Une nouvelle découverte vint s’apporter à celles qu’avaient pu avoir les venus du ciel. Il s’agissait d’étendues vertes et plates, des plaines en somme, à perte de vue. Seule une chaine de montagnes loin à l’horizon limitait ces plaines verdoyantes. Il s’agissait d’un endroit parfait pour se reposer un peu de la route faite, plus sûr que la forêt en tout cas. D’ailleurs et de manière assez étrange, il n’y avait pas de signes de vie ici. Bestia profita de la mise en place d’abris grâce aux ressources du petit bois situé à côté de la frontière naturelle entre les nombreux champs et les plaines pour demander à un des guides pourquoi il n’y avait personne qui vivait ici :
- Dites-moi guide, comment se fait-il qu’il n’y ait pas des vôtres qui vivent ici sur ces terres plates et vertes ?
- Il s’agit en fait d’une prévision votre altesse. Les chamanes nous ont conseillé de ne pas vivre de manière sédentaire en ces lieux. Les visions des chamanes viennent de nos dieux d’après eux. Voilà pourquoi nous nous y plions.
- Je vois… Ont-ils des pouvoirs particuliers comme moi pour vous faire penser que ce sont des êtres spéciaux ?
- Mis à part ces visions, rien.
- Intéressant. Il se peut que ce ne soient que des imposteurs, tout comme le dirigeant de la grande cité que vous m’avez fait rencontrer. Vous devrez à partir de maintenant vous méfier de ces chamanes. Les drogues sont parfois porteuses de visions, mais ce ne sont que des « pouvoirs » temporaires et en masquant d’autres qui sont réels, comme les miens. Nous ne leur feront pas de mal dans tous les cas. Nous leur montrerons seulement la lumière, la vérité.
- Nous comprenons mieux à présent altesse. Nous tâcherons de faire répandre vos conseils dans nos rangs, vous pouvez en être certaine.
- Bien. A présent, reposons-nous un peu. Nous passerons sans doute la nuit ici.
Ainsi, les fédéraux et les guides finirent leur campement puis restèrent la soirée à se reposer ainsi que la nuit, mangeant pour ceux qui le voulaient des provisions qu’avaient les légionnaires. Bestia quant à elle, n'ayant pas besoin de dormir, passa la nuit à garder le camp et méditer sur ce qui pourrait éventuellement se passer par la suite. Elle espérait également être convenablement récompensée pour l'efficacité dont elle avait fait preuve jusque-là pour servir son Empereur et la Fédération. Quelques soucis politiques vinrent aussi lui venir à l'esprit, notamment sur ce qu'elle avait reçu en guise de fief en quelques sortes par son supérieur hiérarchique. Elle devait si besoin se servir de ses propres fonds et moyens matériels pour mener à bien sa mission et son expédition, même si jusqu'à présent les moyens donnés par l'Empereur étaient plus que suffisants. Cela pourrait du coup servir comme une réserve de secours pour elle et le reste de son expédition planétaire.
La nuit passant assez rapidement à mesure que les réflexions s'enchaînaient, ils repartirent presque tous vers les montagnes le lendemain matin, au levé de l’étoile du système de planètes où se situait Kepler…